Ethereum, une alternative au bitcoin

Après t’avoir présenté le bitcoin et avant d’y revenir de manière plus détaillée dans d’autres articles, ABC Argent te parle aujourd’hui d’Ethereum. On voit souvent derrière ce nom la principale cryptomonnaie concurrente du bitcoin. Dans cet article, tu vas te rendre compte que c’est même beaucoup plus que ça.

Ethereum : une jeune histoire

En 2011, Vitalik Buterin, un jeune russo-canadien de 17 ans, commence à s’intéresser au bitcoin, cette cryptomonnaie qui n’a alors que 2 ans d’existence. Cette même année, il devient cofondateur et principal rédacteur de Bitcoin Magazine.

Très vite, il acquiert une connaissance approfondie du système Bitcoin. Il lui porte aussi un regard critique et il pointe notamment ses limites en termes de flexibilité et d’extensibilité. En 2013, il décrit déjà le projet Ethereum en publiant un livre blanc. Enfin, après 18 mois de travail avec ses 7 partenaires cofondateurs, le système Ethereum est officiellement mis en service en juillet 2015.

Au classement des cryptomonnaies, Ethereum est deuxième

À l’origine, le projet Ethereum vise à mettre l’idée d’un système informatique entièrement transparent et décentralisé au service d’applications très nombreuses et diverses. La cryptomonnaie n’est donc qu’une de ces applications.

D’ailleurs, même si l’usage fait qu’on utilise souvent le mot Ethereum pour désigner la monnaie virtuelle, le terme officiel est Ether. Quant aux marchés, ils utilisent le code ETH.

En tout cas, bien que ce ne soit pas le but initial, l’Ether (ou Ethereum) est bien la deuxième cryptomonnaie la plus importante. Sa capitalisation totale s’élève aujourd’hui à environ 400 milliards de dollars. Certes, c’est 3 fois moins que celle du bitcoin, mais aucune autre ne fait mieux.

Aussi, la cryptomonnaie Ethereum reste très volatile, peut-être en raison de sa jeunesse. Il y a 5 ans, peu après sa création, elle ne valait presque rien. Son cours s’envole à partir de mars 2017, jusqu’à atteindre un sommet à plus de 1100 euros en janvier 2018. Puis il s’effondre à 300 € en avril, remonte à près de 700 € en tout juste un mois, et enfin rechute à 74 € en décembre. L’année 2018 voit donc le cours ETH/EUR divisé par 15 !

Après une année 2019 plus calme, l’Ether enregistre sur 2020 un minimum à 100 € en mars, et un maximum à 400 € début septembre. A la mi-octobre 2020, il s’échange aux environs de 320 euros. Actuellement, il est aux environs de 3600€.

Enfin, il est important de savoir qu’à la différence du bitcoin et de la plupart des autres cryptomonnaies, Ethereum ne se donne aucune limite en termes de quantités émises. Il n’y a donc pas de rareté programmée.

Ethereum, quoi de plus qu’une cryptomonnaie ?

En 5 ans, Ethereum s’est fait une place de principal challenger du bitcoin sur le marché des cryptomonnaies, tout en ayant des objectifs beaucoup plus divers. Alors quelles sont ses autres propositions ?

EVM, la machine virtuelle Ethereum

Alors que les fondateurs de Bitcoin et des autres cryptomonnaies avaient conçu des systèmes de pair à pair proposant exclusivement une monnaie numérique, Ethereum a développé une approche totalement différente.

L’innovation majeure, c’est la machine virtuelle Ethereum (EVM). Il s’agit d’une plateforme logicielle complète qui facilite la création et l’exécution d’applications blockchain diverses, sans qu’elles aient besoin de leur propre plateforme dédiée.

L’EVM est en quelque sorte un énorme ordinateur décentralisé, composé de nœuds répartis à travers le monde. Chaque nœud est en fait un ordinateur bien réel mis totalement ou partiellement à disposition du réseau Ethereum.

Selon des règles bien définies, les programmes exécutés sur cette EVM se partagent donc une immense capacité de temps de traitement et de mémoire. Et, au passage, les propriétaires des nœuds mis à contribution sont rémunérés en toute transparence.

Les contrats intelligents, des applications révolutionnaires ?

En fait, une des missions principales que se donne Ethereum, c’est de mettre son immense machine virtuelle au service d’un tout nouveau type d’applications : les contrats intelligents, parfois appelés aussi contrats autonomes (smart contracts en anglais).

Concrètement, il s’agit de programmes informatiques qui s’exécutent de manière automatisée, selon des conditions prédéterminées. Le programme agit lui-même comme un tiers de confiance, sans qu’il y ait besoin d’un intermédiaire physique ou institutionnel.

Ces contrats intelligents ont de nombreux avantages : efficacité, rapidité, continuité, équité, objectivité, sécurité, etc. En retour, il y a bien sûr quelques risques. Par exemple, mettre des règles et conditions immuables dans le logiciel a l’avantage d’éviter toute fraude. Mais que se passe-t-il si des erreurs sont commises au moment de la définition ou de la programmation de ces règles ?

Ethereum a la particularité de permettre aux développeurs de créer toutes sortes d’opérations. Le champ d’application des contrats intelligents est donc très vaste, ouvrant la voie à des usages inédits.

On peut déjà citer quelques exemples d’applications : traçage de produits et information aux consommateurs, échange et partage de crédits d’énergie, plateforme participative de paris ou de prévisions, médiathèque en ligne avec partage automatisé des droits d’auteur, campagnes de financement participatif, trading automatisé, etc.

Tu l’as compris, Ethereum n’est pas seulement la deuxième cryptomonnaie la plus importante. Il est bien plus que ça, bien plus qu’une copie de Bitcoin.

Il faut sans doute une culture informatique encore plus poussée pour en comprendre tous les enjeux. Retenons simplement qu’au-delà de la monnaie virtuelle, Ethereum est une véritable plateforme dont la plupart des usages restent encore méconnus. Mais certains de ces usages pourraient bientôt transformer profondément le secteur du numérique.

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