Testeur de Medicament : de l’Argent mais des Effets Secondaires

Saviez-vous que vous pouviez devenir testeur de medicament et gagner jusque 4500 euros nets par an ?

C’est cet article de Rue89 qui m’a amené à rechercher un peu plus d’informations sur les tests cliniques rémunérés. J’avais déjà lu il y a quelques années le témoignage d’un cobaye médical, mais je n’avais jamais envisagé que ça pouvait être une manière d’obtenir un revenu complémentaire conséquent.

J’ai donc enquêté pour vous et découvert tout ce que vous devez savoir sur cette activité.

En quoi ça consiste ?

L’idée est simple. Des organismes de santé publique ou des groupes pharmaceutiques ont besoin de personnes pour tester des medicaments, des compléments alimentaires ou des traitements.

On appelle cela une étude clinique.

Ils peuvent être pratiqués sur des sujets sains – dans ce cas, l’objectif est surtout de détecter les effets secondaires et indésirables ; ou sur des malades, sur lesquels on va directement tester un nouveau traitement.

Ces études sont très souvent rémunérées, notamment dans le cas de sujets sains.

Beaucoup y voient un moyen facile de gagner de l’argent, mais d’un point de vue plus global, c’est une manière d’aider la recherche et la science. La trithérapie ou la chimiothérapie n’auraient probablement pas vu le jour sans ces cobayes.

Exemples de tests

Du fait de l’origine même de ces essais, les produits ou médicaments testés sont très diversifiés.

Tatiana témoigne par exemple sur Rue89 et nous explique que l’essai clinique auquel elle a participé concernait un produit sensé remplacer les graisses à long terme.

Elise pour sa part participait à une étude sur les traitements liés aux troubles du sommeil lent et profond.

Qui peut être testeur de medicament?

Si vous êtes en bonne santé, vous êtes un bon candidat pour tester les effets secondaires d’un produit ou complément. Si par contre vous avez un problème de santé (maladie grave, troubles de la peau…), vous pourriez éventuellement participer à des essais cliniques relatifs à votre pathologie.

Par exemple, sur notre-recherche-clinique.fr, vous trouverez des études cliniques pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, pour des patients atteints d’Hépatite C ou des sujets souffrant de strabisme. [Mise à jour 17 mars 2015: le site Notre Recherche Clinique n’est malheureusement plus accessible]

Par ailleurs, les centres pharmaceutiques pourraient être intéressés par des fumeurs pour tester de nouveaux patchs de nicotine ou par des personnes en surpoids pour vérifier les effets d’une nouvelle formule pour maigrir plus vite.

Les critères de sélection

Les critères de sélection dépendent donc de chaque étude clinique: certaines ne vous accepteront qu’au-delà d’un certain âge, tandis que d’autres ne sont intéressées que par les femmes.

Cependant, si vous êtes motivés, vous trouverez forcément une opportunité qui pourra vous convenir, pour peu que vous ayez un rythme de vie stable et sain, sans consommation de drogues ou d’alcool.

Hospitalisation

Dans la plupart des cas, l’étude va nécessiter plusieurs jours d’hospitalisation, soit pour vous donner à intervalles réguliers le produit à tester, soit pour contrôler votre alimentation, soit pour vérifier les effets néfastes.

Vous serez souvent répartis en plusieurs groupes, donc ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas seuls.

Les contraintes

Tous les témoignages concordent : effectuer une étude clinique n’a rien de facile, bien au contraire.

Les contraintes sur le corps sont multiples. Manon nous raconte que des prises de sang doivent être effectuées plusieurs fois par jour, tandis que Johakim a dû faire de multiples électrocardiogrammes. Et surtout, évidemment, le traitement lui même peut être désagréable, on est jamais à l’abri d’une intoxication alimentaire ou de l’écoeurement.

Testeur de medicament et de seringues

Plusieurs prises de sang par jour… Pourriez-vous le supporter?

Durant l’hospitalisation, les repas sont très encadrés, voire mesurés au gramme près, comme nous rapporte Tatiana. Les cobayes restent sur leur faim, tant au niveau de la qualité que de la quantité.

Par ailleurs, il faut savoir que l’isolement est presque complet. Les visites sont autorisées mais les sorties ne le sont pas, ceci afin de s’assurer que vous n’iriez pas prendre une bière au café du coin (et du coup fausser les résultats de l´étude).

Les effets secondaires et les conséquences

Si vous faites cela pour l’argent, alors c’est que vous faites probablement partie de la catégorie des sujets sains, auxquels on va administrer un produit afin de détecter ses effets indésirables.

Sachez que dans ce cas, vous pourriez également avoir la chance d’être placé dans un groupe de contrôle : il s’agit de ces personnes à qui on donne un placebo (un comprimé sans effet), et qui permettent de mesurer les différences avec les personnes qui ont effectivement pris le traitement.

Mais vous devez vous attendre « au pire » : tester le produit en question et subir des effets non désirés. C’est malheureusement pour cela que vous êtes là.

La plupart des témoignages que j’ai trouvé sur Internet font le même constat : les effets secondaires peuvent être vraiment désagréables, voire très dangereux, comme c’est le cas de Benjamin qui a fait des crises de tachycardie à répétition durant 24 heures, entraînant de fait l’arrêt des essais pour lui et les suivants.

Une personne ne sera en général cobaye médical qu’une seule fois et ne souhaitera pas renouveler l’expérience.

Les avantages

Il n’y a cependant pas que des points négatifs.

Pour commencer, la rémunération est très intéressante, comme nous le verrons dans la partie suivante.

C’est également l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de se reposer voire de se ressourcer (10 jours dans un hôpital avec des horaires stricts, pas de travail, pas de stress, c’est un cadre presque idéal pour se reposer).

Et certains trouvent une grande motivation dans le fait d’aider la science et de sauver des vies, même si pour la plupart ce n’est pas le critère prépondérant.

Réglementation et Indemnisation du cobaye médical

Je ne vais pas vous mentir : les indemnisations sont très intéressantes, surtout en considérant que c’est du travail « sans grand effort ». Mais évidemment, tout est à mettre en perspective : on vous indemnise à la hauteur du risque encouru, donc c’est un travail sans effort mais non sans risque.

Les règles en matière d’indemnisation sont très strictes : pas plus de 4500 euros par an, et pas plus de 3 études par an. Il doit se passer 3 mois entre chaque étude. C’est une indemnisation (pour compenser les possibles effets secondaires), et non une rémunération, ce n’est donc pas imposable.

Voici quelques exemples concrets dont on a parlé plus haut:

  • Tatiana a gagné 1700 euros pour 10 jours d’hospitalisation il y a quelques mois.
  • Johakim a été indemnisé à hauteur de 1500 euros pour avaler des comprimés pendant 3 jours et être hospitalisé 9 jours en 2010.
  • Elise a reçu 2360 euros pour une quinzaine de jours d’hospitalisation en 2006. 

Tester des produits alimentaires, cosmétiques …

Il y a une catégorie de tests que je n’ai pas évoqué dans ce billet. Il s’agit des tests de produits « courants ». Vous testez des produits sur le point d’être offerts à la grande consommation, par exemple une crème pour les mains, un nouveau lait pour bébé, une huile d’olive…

Dans ce cas, vous prenez beaucoup moins de risques, mais l’indemnisation est moins élevée. Vous trouverez plus d’informations sur cet article de mon blog.

Mon avis

Participer à une étude clinique comme cobaye médical est un moyen très lucratif pour gagner 1000 ou 2000 euros « presque sans efforts ». C’est idéal pour se payer des vacances d’été.

Ceci dit, ce n’est absolument pas de l’argent facile, bien au contraire. Les personnes interrogées ne semblent pas prêtes à revivre cette expérience dans le futur, trop marquées par les conditions des essais ou les effets secondaires des produits testés.

Pour ma part, je ne m’y aventurerais pas. Si vous ne voulez pas prendre de risques, il y a d’autres manières de gagner de l’argent. Vous pourriez par exemple donner des cours particuliers, proposer votre appartement sur Airbnb ou encore faire du covoiturage avec Bla Bla Car. Des méthodes lucratives qui présentent beaucoup moins de risques.

Mais si vous êtes plus courageux que moi et souhaitez devenir testeur de medicament, allez faire un tour sur notre-recherche-clinique.fr (si vous souffrez d’une pathologie reconnue) ou test-clinique.fr (si vous voulez être volontaire sain) pour rechercher un essai près de chez vous.

J’espère que cet article vous a aidé à vous faire une idée sur cette activité. N’hésitez pas à partager cette méthode autour de vous. Beaucoup de gens ne savent pas qu’il est possible de gagner de l’argent de cette manière.

Si vous avez une question ou souhaitez partagez votre expérience de cobaye médical, n´hésitez pas à laisser un commentaire ou me faire signe sur Twitter.

Mise à jour du 16 janvier: Une personne est décédée hier à Rennes des suites d’essais thérapeutiques avec le laboratoire Biotrial. Toutes les précautions avaient apparemment été prises mais cela n’a pas été suffisant. Les risques sont vraiment importants et je ne peux que vous conseiller de vous tourner vers l’une des nombreuses autres idées que je vous donne sur ce guide, ici, , ou encore là.

Sources photos: Jean Claude Fesquet et Alpha du Centaure.

22 Commentaires ... et vous?

  1. Bonjour je serai intéressé pour être cobaye comment faire ?

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    • Bonjour,

      Je me prénomme Lukusa Djo,j’ai 19ans ,je bois aucun d’alcool et je fume pas la drogue ni le cigarette et je suis en bonne santé.
      Et je suis très intéressé pour pour devenir cobaye comment faire pour devenir ?

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  2. Bonjour .j aimerai pouvoir participer à des test svp. Comment puis je faire.merci d avance

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